Monastère des Hiéronymites

Comment s'y rendre ?

Étant situé dans le secteur de Belém, le lieu est assez excentré par rapport au centre-ville.

Pour pouvoir s’y rendre, plusieurs opportunités s'offrent à vous :

• la ligne 15 de tramway qui relie le quartier de Baixa au Jardin de Algés en passant par Belém, est le moyen le plus plébiscité par les voyageurs. Parfois un peu rempli, cela reste un moyen agréable de profiter du trajet depuis le centre.
• les lignes de bus 727, 28, 729, 714 et 751 à l’arrêt Mosteiro Jerónimos situé juste en face du monument.
• le train à partir de la gare Caios de Sodre. La ligne de Cascáis permet de relier le centre à la gare de Belém en quelques minutes. Cependant plusieurs minutes de marche sont nécessaires entre la gare et le monastère.
• le ferry jusqu'à la gare fluviale de Belém. Si vous arrivez de l’autre rive du Tage, ce sera le meilleur choix.

Finalement, si vous en avez loué une le temps de votre séjour, la solution la plus simple est la voiture. Flexible sur les horaires, vous pourrez vous rendre sans encombre à Belèm. On peut retrouver plusieurs parkings sur place pour se garer à proximité du monastère.

Horaires d'ouverture

En fonction de la période de l’année, différents horaires d'ouverture sont prévus, avec un prolongement de la durée d'ouverture l'été.

Ainsi :

• entre octobre et mai, le monument est ouvert à partir de 10h jusqu’à 17h30. Les dernières admissions au sein de lieu s’effectuent à 17h (soit 30 minutes avant la fermeture).
• pendant l’été, entre mai et septembre, la fermeture est repoussée d’une heure, soit une ouverture de 10h jusqu’à 18h30.

Peu importe le moment de l’année, le monastère est fermé tous les lundis. Pendant les fêtes religieuses catholiques comme le dimanche de Pâques, le 1er mai et le 25 décembre, le monument est aussi inaccessible au public.

Notez que la plupart des groupes organisés font la visite à 10h00 le matin, lors de l'ouverture. Ne soyez donc pas étonnés de l'affluence en début de journée, surtout pendant les saisons les plus touristiques ! Il n'y a pas de solution magique pour éviter les foules dans le lieu touristique le plus populaire de la ville, mais la fin de matinée  et l'heure du déjeuner sont souvent plus calmes.

Durée de la visite

Le temps de visite nécessaire dépendra de plusieurs facteurs comme votre intérêt pour l’architecture et l’histoire du monument ou par le fait de prendre ou non des photographies. Cependant, en moyenne, pour visiter l’ensemble du monastère il faudra compter entre 40 minutes et 1h30.

Ce temps indicatif ne prend pas en compte l’attente pour accéder au monastère qui en fonction de la saison peut passer de quelques minutes à environ une heure. Il est possible d’éviter cette file avec l’achat d’une Lisboa Card qui offre un accès coupe-file au monastère des Hiéronymites.

Que voir pendant la visite du monastère des Hiéronymites ?

Tout le complexe religieux est un chef d'œuvre architectural, qui a bien mérité son classement au patrimoine mondial. On peut facilement observer comment sa structure a évolué au fil des années de construction et des styles architecturaux différents pour donner un monument unique. Voici quelques détails sur les éléments majeurs à observer pendant votre visite.

La façade et le portail sud

Le portail sud, bâti par l’architecte João de Castilho, sert aujourd’hui d’entrée principale à l’édifice. Il est recouvert de nombreuses sculptures et statues très détaillées représentant des personnages historiques et religieux comme la statue d'Henri le Navigateur orné sur le pilier central.

Facilement localisable par le nombre de visiteurs qui s'y pressent, c’est par cet accès que vous pourrez pénétrer au cœur des lieux. La façade sud est probablement la plus impressionnante et la plus reconnaissable. Faisant face au parc Jardim da Praça do Império, c'est une des vue favorites des photographes à Lisbonne.

Réalisée entièrement en marbre Lioz, une pierre calcaire très présente à Lisbonne, la façade impressionne par sa grandeur architecturale. Exemple emblématique de l’art manuélin, on retrouve de nombreuses décorations sculpturales.

Le cloître du monastère

Avec ses côtés de 55m de long et son architecture aux milliers de détails minutieusement sculptés, ce cloître monumental est un des chefs d’œuvre de l'art manuélin, une alchimie de styles propre au Portugal au somment de sa richesse.

Le contraste saisissant entre le rez-de chaussé et le premier étage, témoignage du travail de deux architectes différents, Diogo Boitaca et João de Castilho, ajoute une dimension étonnante à l'édifice. L’étage inférieur s’inspire en effet du style gothique et de la Renaissance tandis que l’étage supérieur reste plus sobre tout en proposant de nombreuses sculptures détaillées.

Au cœur de ce cloître, on peut notamment retrouver deux tombeaux d'illustres Portugais : celui de Fernando Pessoa, un des premiers écrivains modernistes du pays, et celui de l’écrivain Alexandre Herculano dans la salle capitulaire. Vous pourrez aussi découvrir la sacristie et le réfectoire des moines, mais aussi une salle dédiée à l’évolution du monastère en parallèle avec l’histoire du Portugal et du monde.

Comme déjà évoqué, c'est la juxtaposition des différents styles architecturaux, mais traités de manière homogène, qui donne tout son charme au lieux. L'uniformité de l’utilisation de pierres blanches se marie à toutes ces influences dans une harmonie étonnante, dont on profite au mieux lorsqu’on se trouve au centre du cloître.

L'église Sainte-Marie

Étape incontournable de votre visite, l’église Sainte-Marie (Santa Maria en portugais) affiche, comme le reste des bâtiments, plusieurs styles architecturaux, principalement baroque, gothique, manuélin mais aussi maniériste.

La structure offre une cadre hors du commun avec ses piliers immenses et son impressionnante voûte, c’est un exemple parfait de l’art manuélin.

L'église est un lieu de sépulture de premier ordre, tombeaux des plus grands du Portugal. On retrouve en effet plusieurs tombes, comme celle de Vasco de Gama ou de Luís de Camões. Les lieux abritent aussi la nécropole royale qui accueille plusieurs rois comme le roi Manuel Ier et Jean III, leurs épouses et leur descendance.

L’église est accessible indépendamment du complexe et il est possible d’y accéder sans billet. Autre point important à noter, l’église n’est pas accessible à la visite lors des célébrations religieuses du dimanche matin et les fêtes chrétiennes.

Le musée d’archéologie et de la marine 

Au fil des siècles, de nombreuses constructions sont venues s'ajouter au bâtiment originel. Dans l’aile ajoutée au XIXème siècle, on peut retrouver le musée archéologique de Lisbonne.

Possédant la plus grande collection archéologique du Portugal, on peut y découvrir de nombreux objets, armes et bijoux provenant des périodes de la Paléolithique jusqu’au Moyen-Age. Au travers de son exposition permanente, on peut retracer l’histoire du pays de ses origines à l’époque romaine. On peut aussi y découvrir des collections dédiées à l’Egypte et à l’Islam, où on retrouve de nombreuses momies et photos anciennes.

Il fut créé en 1893 par José Leite de Vasconcelos afin de retracer l’histoire du Portugal au travers de sculptures antiques, mosaïques romaines et de nombreux objets témoignant du passé du pays comme de vases, de la monnaie, et plus encore. Ce musée est une partie intégrante de la culture portugaise en étant l’un des plus grands musées du pays.

Ce musée peut être une visite intéressante pendant son séjour, même s'il ne peut rivaliser avec le Louvre ou le British Museum, évidemment. Si vous vous trouvez dans la zone de Belém avec un peu de temps devant vous et de l'intérêt pour les collections archéologiques, nous ne pouvons que vous le recommander. De plus, l’entrée est gratuite les dimanches. Sachez que le billet d'entrée (à 5€) est séparé de celui permettant d'accéder au reste des lieux, et que la Lisboa Card inclue l'entrée pour ce musée.

À l’ouest du monastère, on peut aussi retrouver le musée de la Marine. Il a été fondé par le roi Louis Iᵉʳ le 22 juillet 1863. Avec sa grande collection de maquettes, navires et cartes, c’est une super visite à faire en famille. Au travers de ses expositions, on retrace l’histoire maritime du Portugal et la période des grandes découvertes. Aussi bien adapté aux passionnés de navigation qu’aux enfants avec ses grandes embarcations, c’est un bon moment garanti ! Comme pour le musée archéologique, un billet spécifique (à 7€) est nécessaire.

Histoire du monastère des Hiéronymites

Afin de mieux comprendre l’importance de ce monastère, il faut remonter quelques siècles en arrière. Au début du XVIe siècle, le Portugal est l’une des plus grandes puissances mondiales grâce à l'extension de son commerce maritime. Ce sera l’une des premières régions à mettre en place des routes commerciales maritimes à travers le globe. Le pays va donc s'enrichir et se développer considérablement, jusqu'à devenir une puissance de premier ordre.

C'est pour afficher sa richesse et son influence que le roi Manuel 1er entreprend en 1502 la construction d’un impressionnant monument destiné aux religieux de l'ordre des Hiéronymites. Le chantier aurait été lancé en l’honneur du retour de Vasco de Gama après son premier voyage en Inde en août 1499. Vasco de Gama, célèbre navigateur portugais, fût en effet reconnu alors comme le premier navigateur à atteindre les Indes par voie maritime. Cependant, cette origine est actuellement remise en cause, depuis qu'il a été découvert que la commande des bâtiments avait été effectuée en 1496, soit 3 ans avant le retour de Gama. Quoi qu'il en soit, le Mosteiro dos Jerónimos est établi à la place d'un ancien ermitage fondé par Henri le Navigateur.

Afin de tisser des liens avec les Rois Catholiques, l'édifice religieux servit à accueillir l’ordre espagnol de Saint-Jérôme au Portugal. Cet ordre vouant un culte funéraire à la dynastie royale de Castille, maîtresse de l'Espagne, ce fût un premier pas vers une entente entre les deux pays. Cette alliance sera par la suite fortifiée par le mariage du roi Manuel Ier avec leur fille.

Le chantier commencera en janvier 1502 et sera principalement financé par le commerce des épices et l’argent généré par les grandes excursions de découverte portugaises du XVIe siècle. Plusieurs architectes ont eu l’occasion de diriger les travaux tout le long de la construction. Le premier fut Diogo Boitaca. Il s'inspire grandement du style gothique, assez populaire en Europe à cette époque.

À partir de 1517, ses successeurs commencèrent à mettre en œuvre différents styles architecturaux qui deviendront caractéristiques du style manuélin. Un style plateresque sera ajouté par João de Castilho, tandis que Nicolas Chantereine ajoutera des éléments attribués à la Renaissance et finalement une dimension classique sera ajoutée par les architectes Diogo de Torralva et Jérôme de Rouen.  La construction durera près d'un siècle, ce qui explique les différents styles de l'immense édifice.

Après avoir survécu au séisme qui a ravagé et détruit la quasi-totalité de Lisbonne en 1755, il fut malheureusement grandement endommagé par les troupes anglaises de Wellington lors des guerres napoléoniennes du XIXème siècle. En 1834, l’église Sainte-Marie, intégrée au complexe, devient une église paroissiale pour les habitants de Belém suite à l’expulsion de l’ordre des Hiéronymites.

Plusieurs bâtiments furent ajoutés dans le courant du XIXème siècle, affectant la cohérence du bâtiment. C’est dans ces extensions qu’on retrouve les musées archéologiques et celui de la Marine. En 1880, les ossements du navigateur Vasco de Gama sont transférés au sein de l’église Sainte-Marie aux côtés des tombeaux de Luís de Camões et de la nécropole royale.

Le monastère des Hiéronymites fut, par la suite, classé monument historique en 1907 et intégré au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983.

Il est aujourd’hui un lieu symbolique, notamment grâce à ses liens avec l'Union européenne. En effet, le monastère fut le lieu central d’avancées importantes pour la relation entre le Portugal et l’UE. Il accueillit à deux reprises la signature de traités européens, en 1985, la signature du traité d'adhésion du Portugal à la CEE et en 2007, la signature du traité de Lisbonne.